La légende des 12 animaux de l’astrologie chinoisE

 

Un conte populaire, d’origine taoïste, explique de quelle façon fut déterminé l’ordre selon lequel se succèdent les douze animaux du zodiaque chinois.

Un jour, le Roi de la Montagne (le Tigre), le Roi des Mers (le Dragon) et le Roi des Oiseaux (le Phénix) se présentèrent devant l’Empereur de Jade (divinité taoïste désignée comme Gouverneur du Ciel, aussi appelé 玉皇大帝 Yù huáng dà dì), pour se plaindre d’être malmenés par les humains. L’Empereur de Jade décida donc de dédier 10 animaux aux années du cycle lunaire comme symbole désignant l’année de naissance de l’Homme ; ainsi, les humains, en pensant à leurs propres signes zodiacaux, seraient moins enclins à les maltraiter. Il ordonna donc aux 3 Rois de rassembler tous leurs sujets, le lendemain à l’aube. Les premiers à se présenter devant l’Empereur seront les élus.

Au royaume du Roi de la Montagne, le Chat, s’inquiétant de ne pouvoir se réveiller à temps pour se présenter à la porte du Sud, demanda à son ami, le Rat, de l’appeler avant de partir. Le Rat lui promit de ne pas l’oublier. Cependant, un peu avant l’aube, le Rat, de peur que le Chat ne le laisse à la traîne s’ils partaient ensemble, décida de se rendre secrètement au palais de l’Empereur de Jade. 

Le Buffle, habitué à se lever tôt du fait de son travail agricole avec les Hommes, partit le premier. Tous les autres animaux partirent ensuite. Le Chat tardant à se présenter fut remplacé dans la course par le Lapin. 

À l’aube, le Gouverneur du Ciel demanda à l’un de ses ministres de se parer d’une feuille de papier et d’encre et de noter le nom de l’animal qu’il prononcerait. Ensuite, il cria aux visiteurs d’entrer.

En arrivant devant la rivière qui cernait le palais de l’Empereur de Jade, le Rat demanda au Buffle de monter sur son dos pour traverser la rivière sans se noyer.

Le Buffle, dans sa grande bonté, le lui permis. Et juste au moment où le Buffle allait atteindre le premier la rive opposée, le Rat sauta de son oreille et gagna la course, obtenant du même coup la première position dans le cycle zodiacal. Le Buffle arriva deuxième. 

Le Tigre arriva en troisième, et vexé de ne pas être arrivé le premier, il bondit par-dessus la rivière et devança son rival de vitesse, le Lapin.

Pas très loin derrière, le Lapin agile bondit de rocher en rocher avant de s’accrocher à une branche d’arbre qui flottait dans l’eau.

Le Dragon, qui avait pris du retard en prêtant son aide à des villageois en détresse, souffla de façon héroïque sur la branche flottante pour permettre au lapin de gagner la terre ferme. Le Lapin termina donc quatrième.

L’Empereur de Jade fut surpris que le Dragon n’obtienne que la cinquième place car il savait voler. Immédiatement après, l’entourage de l’Empereur de Jade proposa que le fils du Dragon devienne le sixième animal du zodiaque. Mais, ce jour-là, le fils du dragon était absent. Surgit alors le Serpent qui se présenta en tant que fils adoptif du Dragon.

Le Cheval fut le septième en ayant tout au long du parcours apporté aux villages traversés de bons présages.

La Chèvre, ne pouvant rivaliser avec le Cheval, pris des raccourcis grâce à son ingéniosité, son inventivité et sa créativité. Elle arriva huitième.

Devant le palais de l’Empereur, une foule était réunie pour assister à l’événement. Le Singe n’hésita pas à grimper sur la tête des gens pour obtenir la neuvième place.

Le Coq, ne pouvant voler, battit des ailes pour traverser sur quelques mètres la fameuse rivière. Il arriva le dixième.

L’Empereur de Jade, en voyant les 10 animaux, s’adressa à son ministre : « Ça suffit ! Ça suffit ! ». Ce dernier crut qu’il criait « le chien » et prit en note le chien (en chinois, le mot « chien 狗 gǒu » et le mot « suffit 够 gòu » sont homophones). Le Chien arriva avant-dernier, car fidèle, il ne s’était résolu que tardivement à quitter son maître.

L’Empereur s’écria : « C’est suffisant ! ». Et le ministre comprit « Cochon » (en chinois, le mot « assez 足 zú » et le mot « cochon 猪 zhú » sont homophones).

Et enfin, le Cochon, intelligent et gourmand, finit bon dernier : il s’était assuré avant tout de ne point trop se fatiguer pour arriver tout de même, et s’attarda à goûter tous les mets des lieux traversés. 

C’est ainsi que le cochon fit partie des signes du zodiaque ! L’Empereur se tourna vers son ministre et lui arracha la liste céleste de ses mains. Il y compta douze animaux. Il déclara : « Tant pis, ce sera douze au lieu de dix ». Ainsi naquit le cycle lunaire avec les douze animaux.

Le Chat, quant à lui, ne se réveilla qu’une fois la course terminée. Il était trop tard, il ne ferait pas partie du cycle zodiacal. C’est cet événement qui serait à l’origine de l’inimitié entre le Chat et le Rat. 

L’Empereur considéra qu’il y avait suffisamment d’animaux pour désigner les années de naissance. C’est ainsi que furent choisis les douze animaux et que fut fixée leur place respective, chacun ayant fait preuve de sa personnalité.

 

Une autre légende, d’origine bouddhiste, rapporte que juste avant la fin de sa vie sur Terre, Bouddha (Siddhārtha Gautama dit Shakyamuni) appela à lui tous les animaux. Douze seulement se présentèrent, et Bouddha les récompensa en leur permettant de régner chacun sur une année lunaire. Durant cette période, l’animal exercerait son influence sur tous les nouveau-nés et leur transmettrait ses principaux traits de caractère.

Note : dans certaines légendes d’Asie, le Lapin est remplacé par le Chat, la Chèvre par le Mouton. 

Les contes de ce genre, transmis de génération en génération sont nombreux. La plupart d’entre eux s’inspirent de la personnalité et du comportement des douze animaux et montrent combien la place de ces animaux est importante dans l’imagination et les sentiments des hommes.

Les caractéristiques des différentes personnalités des 12 animaux du zodiaque chinois :

  • Les caractéristiques des différentes personnalités des 12 animaux du zodiaque chinois :

    • Le Rat 鼠 (Shǔ) est décrit comme ambitieux, passionné par la richesse, et possédant une excellente mémoire. Il peut manquer de discrétion par sa curiosité. 
    • Le Bœuf 牛 (Niú) est calme, patient, méthodique, il est parfois obstiné dans ses principes et peut devenir autoritaire. C’est un sujet de confiance.
    • Le Tigre 虎 (Hǔ) est décrit comme courageux, et prend souvent des risques qui parfois cause sa perte. Il est insoumis, refuse l’autorité d’autrui. Il aime protéger les faibles et les enfants. 
    • Le Lapin 兔 (Tù) est calme, discret, gentil, courtois et diplomate. Il recherche la paix et la sécurité et est attiré par l’art dans toutes ses formes.
    • Le Dragon 龙 (Lóng) présente une énergie inépuisable, a le sens des responsabilités, est solidaire. Il est parfois trop confiant dans les autres et peut être trompé par ses concurrents. 
    • Le Serpent 蛇 (Shé) est sage et volontaire, possède un charme unique. C’est un penseur, un calculateur, méfiant par nature, sa rancune silencieuse peut se manifester longtemps après l’offense.
    • Le Cheval 马 (Mǎ) est jovial, toujours à la recherche de son indépendance (liberté). Son humeur est inconstante et il n’est pas toujours persévérant.
    • La Chèvre 羊 (Yáng) est un animal doux, timide, sensible et romantique, présente une grande bonté, pardonne facilement. Son caractère pur et son bon cœur la rend souvent chanceuse.
    • Le Singe 猴 (Hóu) est décrit comme débrouillard, intelligent, malin (capable de duperie), imperturbable et maître de la stratégie. Il est tout sauf naïf, mais parfois égoïste et vaniteux.
    • Le Coq 鸡 (Jī) est un grand travailleur, efficace, élégant, amusant, mais et ne tolère pas d’être contredit, et peut manquer de diplomatie. Il présente souvent un désir pour l’impossible. 
    • Le Chien 狗 (Gǒu) est loyal, sincère et honnête, c’est le plus sympathique de tous. Il sait flairer les personnes dignes de celles à éviter mais peut être trop sévère et rigide d’esprit.
    • Le Cochon 猪 (Zhū) est décrit comme très franc et ouvert, honnête et généreux, son cœur est grand. Il est très social et aime se faire des amis pour lesquels il sera solidaire, mais est parfois naïf et frivole.

Un autre aspect important pour la formulation de l’horoscope chinois est le relatif aux éléments fondamentaux : Eau, Feu, Bois, Métal, Terre. Chacun des douze animaux symboliques est donc lié, tour à tour, à un de ces 5 éléments : 

  • Années se terminant par les chiffres 2 et 3 : Eau
  • Années se terminant par les chiffres 6 et 7 : Feu
  • Années se terminant par les chiffres 4 et 5 : Bois
  • Années se terminant par les chiffres 0 et 1 : Métal
  • Années se terminant par les chiffres 8 et 9 : Terre

Ce n’est qu’au bout de 60 ans que l’on aura la répétition d’un même jumelage entre un animal et un élément. 

Dans l’astrologie chinoise, toute réalité est soumise à une série ininterrompue de cycles et de retours, c’est-à-dire que tous les éléments sont interdépendants :

  • du Bois l’on obtient le Feu, qui produit la Terre, dont on extrait le Métal, duquel naît l’Eau, qui engendre le Bois
  • le Métal est dominé par le Feu, qui est dominé par l’Eau, dominée par la Terre, à son tour dominée par le Bois, ce dernier étant dominé par le Métal

C’est donc la grande compréhension des lois qui gouvernent le changement continu et la transformation répétée des choses qui est à la base de l’astrologie chinoise.